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Un policier en charge des «violences faites aux femmes» jugé pour avoir harcelé une ex - Le Parisien
"Un policier actuellement en charge des « violences faites aux femmes » dans son commissariat a été jugé ce mercredi 30 décembre par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour le « harcèlement » d'une femme, connue sur un site de rencontres. Le fonctionnaire — par ailleurs conseiller municipal délégué à la « vidéoprotection » dans sa commune — avait en effet dans un premier temps tenté de « reconquérir » la plaignante après qu'elle eut mis un terme à leur relation au bout de quelques semaines. Il avait par exemple consulté le fichier des cartes grises pour retrouver l'adresse de ses parents — qu'il n'avait jamais rencontrés — pour leur envoyer une boîte de chocolats. Il l'avait aussi mise comme bénéficiaire de son assurance vie, sans l'en avertir.
Face à son refus de reprendre leur relation, cet homme de 40 ans avait dans un second temps écrit à la Caisse d'allocations familiales (CAF) pour dénoncer sa présumée « fraude » aux prestations sociales, ce qui avait valu des « contrôles inopinés » à son ex-compagne. Il avait également adressé des « courriers dénigrants » à l'académie de Nantes pour qu'elle prenne des « sanctions administratives » à l'égard de cette enseignante. Le policier s'était également introduit dans un autre fichier professionnel pour retrouver la trace d'une prétendue « fausse plainte » que la victime aurait déposée contre son ex-mari dans le cadre de leur divorce.
Son avocate a plaidé sa relaxe en raison de la « partialité de la procédure » : elle avait été ouverte après que la victime s'est confiée à son nouveau compagnon, lui aussi policier au commissariat central de Nantes. Le prévenu avait alors été « muté d'office » en Maine-et-Loire, un département limitrophe. Encore récemment, en avril 2020, il leur a donc envoyé un « courrier menaçant » pour leur réclamer « 300 000 euros » de dédommagements. « [La lutte contre] le harcèlement, c'est mon cœur de métier… Est-ce que je serais assez stupide, en tant qu'OPJ (NDLR : Officier de police judiciaire), pour commettre une telle infraction ? », a-t-il donc demandé aux juges nantais. Pas convaincu, le procureur de la République a réclamé six mois de prison avec sursis simple. Jugement dans un mois."