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Affaire GameStop : tout comprendre à la campagne spéculative qui secoue la Bourse et Internet
Sur le forum Reddit, des milliers d’internautes affirment mener une bataille contre les grands investisseurs de Wall Street. De son côté, le gendarme boursier américain surveille la situation.
Par Florian Reynaud
Publié hier à 20h58
Temps de Lecture 5 min.
 L’entreprise, aujourd’hui particulièrement valorisée sur le marché, est en réalité dans une situation économique difficile. LM Otero / AP
Ce qui a commencé comme une bataille absurde entre des internautes à l’humour douteux et des grands fonds d’investissement américains se transforme peu à peu en débat politique sur la Bourse et en affaire nationale. Jeudi 28 janvier, alors que le cours de l’action GameStop continuait d’exploser à la Bourse de New York, les autorités américaines ont été contraintes de s’exprimer sur une affaire qui affole désormais certains observateurs de la sphère financière mais amuse beaucoup les internautes sur les réseaux sociaux.
Ces derniers mois, des gros fonds d’investissement américains ont tenté de gagner de l’argent en pariant contre l’entreprise GameStop, cotée à la Bourse de New York mais en crise. Ils ont fait ce qu’on appelle du « short selling » : ils ont emprunté des actions qu’ils ne possédaient pas, les ont vendues au prix fort, et attendaient que le cours baisse pour les racheter à bas prix et les rendre aux entités à qui ils avaient emprunté.
Lire aussi Comment des utilisateurs de Reddit ont manipulé la Bourse et fait perdre de l’argent à un grand fonds d’investissements
Mais leur stratégie n’a pas fonctionné, car le prix de l’action GameStop a augmenté, grâce au soutien d’investisseurs et à des résultats meilleurs qu’espéré. A la mi-janvier, un analyste de Wall Street a assuré que le prix de l’action GameStop allait baisser. Mais sur Internet, une communauté de tradeurs amateurs rassemblés sur un forum de discussion, r/WallStreetBets, a décidé de lui donner tort. Estimant qu’il était possible de s’enrichir en pariant sur la hausse du cours de l’action, mais aussi de piéger des grands investisseurs institutionnels de Wall Street, ils se sont coordonnés pour acheter en masse des actions GameStop et faire augmenter la valeur de l’entreprise – et ils ont réussi.
Qui sont les internautes de WallStreetBets ?
WallStreetBets est une communauté de plusieurs millions d’internautes, pour beaucoup des tradeurs amateurs, qui vit essentiellement sur le forum Reddit, un important site américain rassemblant des milliers de communautés différentes. Les internautes y revendiquent une ironie permanente et un humour très douteux, directement inspiré de la culture Internet des années 2000.
Le forum se présente lui-même comme « 4chan mais avec un terminal Bloomberg », en référence à l’un des plus sulfureux espaces de discussion anonymes des quinze dernières années. Mercredi, le serveur Discord – un important outil de discussion en ligne – de la communauté a été brièvement suspendu en raison de « contenus haineux ». « Nous accueillerons le groupe de nouveau quand ils auront amélioré leur modération, a expliqué un porte-parole de Discord au site spécialisé The Verge. Nous discutons actuellement avec les modérateurs pour leur proposer notre aide et nos conseils. »
Si beaucoup d’internautes se plaisent à arborer sur le forum des captures d’écran des sommes colossales gagnées dans des investissements, WallStreetBets est aussi connu pour son « loss porn », c’est-à-dire des tradeurs se vantant de pertes faramineuses causées par des choix hasardeux.
Comment les transactions se font-elles ?
La plupart des utilisateurs de WallStreetBets semblent utiliser, pour acheter et vendre des actions, l’application Robinhood. Cet outil permet d’investir sur les places boursières sans payer de commissions, et attiré de nombreux tradeurs amateurs.
Cependant, jeudi 28 janvier, Robinhood a suspendu la possibilité d’acheter des actions GameStop, en raison de la très forte volatilité du cours de l’entreprise. Les investissements dans d’autres entreprises promues par WallStreetBets ces derniers jours, comme Nokia et BlackBerry, ont également été suspendus par l’application, suscitant la colère des internautes, mais aussi de responsables politiques américains.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Robinhood : « Robin des Bois, héros ou escroc ? »
Qui gagne et qui perd de l’argent ?
Aujourd’hui, de nombreuses personnes ayant investi dans GameStop continuent de publier sur WallStreetBets des captures d’écran de leur portefeuille prenant de la valeur. Plusieurs personnes ayant massivement acheté des actions « GME » affirment avoir gagné des milliers, voire des millions de dollars.
Le principal perdant semble être Melvin Capital, un important fonds d’investissement américain qui avait vendu à découvert des actions GameStop en pariant sur la baisse du cours de l’entreprise. Mercredi, Melvin Capital a d’ailleurs jeté l’éponge et racheté toutes les actions GameStop vendues à découvert, en acceptant les pertes colossales qui en découlaient.
Selon le Financial Times, le fonds d’investissement a perdu environ 3,75 milliards de dollars, et a été contraint de demander de l’aide à d’autres investisseurs. D’autres fonds d’investissement qui avaient tenté de « short » GameStop ont également abandonné ou tenté de réduire leurs pertes ces derniers jours, selon le quotidien financier.
Tout cela est-il légal ?
Cette question est posée par plusieurs observateurs, alors que la Maison Blanche comme le gendarme boursier américain, la SEC, ont chacun annoncé mercredi qu’ils « surveillaient » la situation liée à la valorisation de GameStop. Certaines stratégies ou actions sont en effet interdites en bourse, et on ne peut pas, par exemple, mentir ou disséminer de fausses informations pour faire monter ou baisser le cours d’une action et manipuler le marché.
Les internautes de WallStreetBets, en appelant la communauté à investir massivement dans GameStop pour faire grimper le cours de l’action, ont-ils enfreint les règles ? Le site spécialisé Market Watch a interrogé plusieurs experts qui estiment que la frontière peut être floue. « Si la ligne de démarcation est fine entre inciter des gens à acheter/vendre des actions et manipuler le marché, cette ligne existe tout de même », estime dans l’article Bill Singer, un avocat spécialisé dans la Bourse.
Sur le forum, les internautes se défendent de toute fraude, estimant que ces accusations viennent d’investisseurs institutionnels vexés d’avoir été battus à leur propre jeu.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Affaire Gamestop : les fonds spéculatifs pris à leur propre jeu par les boursicoteurs américains
Pourquoi cette histoire fait-elle tant parler ?
Derrière les mèmes et les millions que certains assurent avoir gagnés, de nombreux utilisateurs de WallStreetBets affirment que leur geste est aussi politique, parce qu’ils se battent contre de gigantesques fonds d’investissement de Wall Street en les piégeant dans les règles. « C’est une colère, une révolte nihiliste contre les institutions du pays », estime la journaliste de NPR Mary Childs.
D’ailleurs, les internautes de WallStreetBets encourageaient ces derniers jours la communauté à investir dans d’autres entreprises dont certains fonds d’investissements vendent les actions à découvert. « Il ne s’agit pas d’argent, il s’agit d’envoyer un message », pouvait-on lire jeudi après-midi sur l’une des publications les plus lues du forum. Même l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a réagi à l’affaire mercredi :
« C’est quelque chose de voir les gens de Wall Street ayant longtemps traité notre économie comme un casino se plaindre qu’un forum de discussion sur Internet traite également le marché comme un casino. »
Lucratives ou politiques, les motivations des internautes de WallStreetBets font débat. D’autant que la lecture seule du forum WallStreetBets ne permet pas de savoir qui sont les investisseurs qui achètent des actions GameStop, et on ignore si, par exemple, certains gros fonds d’investissements ont également massivement acheté des actions pour suivre la vague et dégager une plus-value, voire attendent de vendre des parts qu’ils possèdent déjà. Jeudi, après plusieurs jours de hausse explosive du cours de l’action, Must Asset Management, un important investisseur de GameStop, a d’ailleurs revendu 3,3 millions de parts.
Jeudi soir, le coup d’arrêt à la possibilité d’acheter de nouvelles actions GameStop par l’application Robinhood a cependant mis un possible coup d’arrêt à la stratégie des internautes : l’action GameStop a en effet subi une immédiate et importante une perte en Bourse. Dans la foulée, d’autres applications de trading à destination des particuliers ont d’ailleurs appliqué des restrictions similaires.
Florian Reynaud
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Le plus effarant ce sont les gens qui trouvent une bonne justification...
"C’est le ministre de l’Intérieur lui-même qui l’a admis lundi au parlement. Répondant à une question d’un député l’interrogeant sur une possible utilisation du système de traçage TraceTogether par la police, Desmond Tan a déclaré que «les forces de police de Singapour ont l’autorisation d’obtenir toutes les données, y compris celles de TraceTogether, pour des enquêtes criminelles». Et pourtant, les autorités avaient toujours affirmé que les données de ce système n’allaient être utilisées que pour la lutte contre le virus."
Un policier en charge des «violences faites aux femmes» jugé pour avoir harcelé une ex - Le Parisien
"Un policier actuellement en charge des « violences faites aux femmes » dans son commissariat a été jugé ce mercredi 30 décembre par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour le « harcèlement » d'une femme, connue sur un site de rencontres. Le fonctionnaire — par ailleurs conseiller municipal délégué à la « vidéoprotection » dans sa commune — avait en effet dans un premier temps tenté de « reconquérir » la plaignante après qu'elle eut mis un terme à leur relation au bout de quelques semaines. Il avait par exemple consulté le fichier des cartes grises pour retrouver l'adresse de ses parents — qu'il n'avait jamais rencontrés — pour leur envoyer une boîte de chocolats. Il l'avait aussi mise comme bénéficiaire de son assurance vie, sans l'en avertir.
Face à son refus de reprendre leur relation, cet homme de 40 ans avait dans un second temps écrit à la Caisse d'allocations familiales (CAF) pour dénoncer sa présumée « fraude » aux prestations sociales, ce qui avait valu des « contrôles inopinés » à son ex-compagne. Il avait également adressé des « courriers dénigrants » à l'académie de Nantes pour qu'elle prenne des « sanctions administratives » à l'égard de cette enseignante. Le policier s'était également introduit dans un autre fichier professionnel pour retrouver la trace d'une prétendue « fausse plainte » que la victime aurait déposée contre son ex-mari dans le cadre de leur divorce.
Son avocate a plaidé sa relaxe en raison de la « partialité de la procédure » : elle avait été ouverte après que la victime s'est confiée à son nouveau compagnon, lui aussi policier au commissariat central de Nantes. Le prévenu avait alors été « muté d'office » en Maine-et-Loire, un département limitrophe. Encore récemment, en avril 2020, il leur a donc envoyé un « courrier menaçant » pour leur réclamer « 300 000 euros » de dédommagements. « [La lutte contre] le harcèlement, c'est mon cœur de métier… Est-ce que je serais assez stupide, en tant qu'OPJ (NDLR : Officier de police judiciaire), pour commettre une telle infraction ? », a-t-il donc demandé aux juges nantais. Pas convaincu, le procureur de la République a réclamé six mois de prison avec sursis simple. Jugement dans un mois."
Et ça vaut pour tous les stéréotypes positifs ou négatifs en fonction des sexes
NB: elle fait quand même l'impasse sur les hormones qui altèrent le jugement et la confiance en soi
"Si on dit que c'est une tâche de sensibilité sociale, les hommes vont être moins performants que les femmes puisqu'ils ont intégré le stéréotype qu'ils sont moins bons dans ces tâches, d'empathie et de sensibilité sociale"
Et kimex ?
" Le laboratoire américain Pfizer accepte de payer la plus grosse amende jamais infligée par la justice américaine à un groupe pharmaceutique. Il a été reconnu coupable de pratiques commerciales frauduleuses.
AFP - Le groupe pharmaceutique américain Pfizer, fabricant du Viagra, a accepté de payer une amende record de 2,3 milliards de dollars pour solder une plainte sur ses pratiques commerciales, ont annoncé mercredi les parties prenantes.
Il s'agit "de la plus grosse amende jamais infligée par la justice américaine dans le secteur de la santé", a souligné le ministère de la Justice dans un communiqué, alors que l'administration Obama cherche à lutter contre la fraude et à réduire le coût astronomique de la santé aux Etats-Unis.
Cet accord définitif fait suite à un accord de principe dévoilé en début d'année. Il porte sur "des pratiques commerciales frauduleuses" concernant l'anti-inflammatoire Bextra, a rappelé le ministère.
Le Bextra avait été retiré du marché en 2005, en raison d'inquiétudes sur ses effets secondaires, particulièrement cardiaques. Selon les plaignants, Pfizer "a fait la promotion du Bextra pour plusieurs usages et dosages que la FDA (l'autorités sanitaire, ndlr) avait refusé de valider en raison de doutes sur les risques" associés à cet anti-inflammatoire.
Pfizer était également poursuivi pour pratiques commerciales abusives concernant trois autres traitements: le Zyvox (infections bactériennes), le Geodon (troubles bipolaires et schizophrénie) et le Lyrica (troubles nerveux).
Les avocats des plaignants au civil ont salué le montant record de l'amende.
"Pfizer a ciblé des pédiatres et des adolescents pour étendre la commercialisation du Geodon", citent-ils à titre d'exemple, alors que "la FDA a validé le Geodon pour une population de 18-65 ans".
"Pfizer a régulièrement versé des commissions à ces médecins pour enfants pour qu'ils fassent des présentations promotionnelles à leurs pairs sur les bienfaits du Geodon", poursuivent les avocats du cabinet Kenney Egan McCafferty & Young, dans un communiqué.
L'accord solde les plaintes au civil et au pénal sur le sujet. Pfizer, et sa filiale concernée Pharmacia & Upjohn Company, va verser 1,3 milliard de dollars pour solder le volet pénal de l'affaire, et 1 milliard supplémentaire pour solder le volet civil.
Le ministère de la Justice a salué cet accord "historique", dont l'amende du volet civil doit être reversée aux réseaux publics de couverture santé comme Medicare et Medicaid.
"C'est l'illustration des efforts sans relâche de la Justice pour protéger les Américains", a indiqué le ministère, au moment où l'administration du président Barack Obama tente de faire passer une importante réforme du système de santé."