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Après la disparition d’un jeune homme le soir de la fête de la musique, à Nantes, la polémique enfle sur la manière dont a été gérée l’intervention des forces de l’ordre. Le syndicat de police SGP-FO a réagi ce mardi 25 juin et « pointe la responsabilité d’un chef de service ».
Le soir de la fête de la musique, à Nantes, quatorze personnes sont tombées dans la Loire, après une charge des policiers. Un jeune homme de 24 ans, Steve Caniço, a disparu et l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) a été saisie pour faire le point sur les circonstances de l’intervention des forces de l’ordre.
« La confrontation assurée »
Le syndicat de police SGP-FO a réagi, ce mardi 25 juin, et « pointe la responsabilité d’un chef de service. Intervenir sans tenir compte du rapport de force, à 15 contre plusieurs milliers de personnes, qui, à 4 h 30 du matin, sont forcément dans un état éthylique et/ou stup avancé, dans l’incapacité de raisonner ou comprendre l’intervention de la police un soir de fête de la musique : c’était la confrontation assurée ! »
Le syndicat insiste et évoque « une faute grave de discernement, un ordre aberrant, mettant d’abord nos collègues en danger, et les usagers. […] Ce n’était pas des casseurs mettant Nantes à sac nécessitant donc d’intervenir immédiatement. Il s’agissait de fêtards ».
Il rappelle également que « le quai de Loire est sans protection, l’endroit par définition ou il ne faut pas charger… »
« La responsabilité du donneur d’ordre »
Pour Philippe Boussion, secrétaire régional SGP Pays de la Loire, « la responsabilité incombe à celui qui dirigeait les opérations et se trouvait même sur place. Nous avons déjà alerté à plusieurs reprises sur la vision de la sécurité de ce commissaire qui expose régulièrement nos collègues par ses prises de décisions et sa vision exclusivement musclée de la sécurité. Nous demandons à ce que l’IGPN fasse son travail et pointe la responsabilité du donneur d’ordre ! »
Et le syndicat de conclure : « On sait pointer la responsabilité individuelle de nos collègues alors qu’ils agissent sous ordre, il serait temps de mettre fin aux agissements de certains donneurs d’ordre. «
Nous avions diffusé dimanche dernier des images des violences policières commises à la fête de la musique : on y voyait plusieurs agressions de la part des agents, notamment le tabassage d’un homme au sol, et surtout une grande confusion à quelques mètres seulement de la Loire.
Trois personnes présentes à la fête de la musique nous ont fait parvenir de nouvelles images. Evidemment, vu l’heure tardive, la peur et la confusion qui règne, les images ne sont pas en haute définition, ni parfaitement cadrées. Mais elles montrent à nouveau l’ambiance et le climat qui règne sur le quai.
On peut y voir clairement :
– Que l’usage de grenades lacrymogènes et explosives se fait en dehors de toute proportionalité
– La musique des soundsystem est coupée, ce qui n’empêche pas les forces de l’ordre d’utiliser la violence
– Au moins un fêtard se trouve juste au bord du quai, dans un nuage de lacrymogène. D’autres courent, ou avancent à l’aveugle
– A aucun moment la police n’est en difficulté ou ne reçoit des projectiles, ni une quelconque menace qui justifierait l’usage d’armes
– Des blessés chez les fêtards sont signalés immédiatement
– Un homme reçoit un tir de grenade lacrymogène en pleine tête et tombe au sol
– Il est signifé à plusieurs reprises aux agents que des personnes sont tombées dans la Loire ! Sans réaction de leur part
– Des chiens utilisés uniquement pour effrayer
– Les forces de l’ordre se comportent comme une troupe d’occupation, qui frappe les corps et intimide avant de quitter les lieux
Alors que les autorités sont déjà en train de fabriquer un récit mensonger pour étouffer le scandale que constitue l’attaque de la fête de la musique, il est important de faire tourner le plus d’images et de témoignages possibles.
Pour Steve, et pour toutes les personnes réprimées ce soir là. Justice !